Le groupe Inditex, lançait en France le 7 septembre dernier, sa nouvelle plateforme pour le compte de son enseigne Zara : “pre-owned”. Le titre évocateur (traduit littéralement par “déjà possédé”) veut tout dire, Zara se lance sur le marché de la seconde main. Mais alors, est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?
Le marché de la seconde main en plein essor
Nous ne sommes pas dupes, la création du service “Pre-owned” de Zara n’est pas qu’une initiative vertueuse en faveur de l’environnement. Le mastodonte de la fast-fashion ne perd pas le nord et a bien compris qu’à notre époque il est primordial pour ces gros groupes d’investir dans la seconde main.
Déjà parce que ce marché pèse 105 milliards d'euros dans le monde. 33 milliards d'euros pour le secteur mode dont 7 milliards rien que pour la France*. Et cela ne fait que commencer. D’autant plus que le secteur de la mode dans le marché de l’occasion est l’un des plus plébiscité : en 2021 il était estimé à 36 milliards de dollars et devrait atteindre les 77 milliards de dollars d’ici à 2025 (étude Thredup 2021). On se doute bien que Zara a souhaité prendre sa part de gâteau.
De plus, depuis que Vinted a fait son apparition sur le marché, l’achat et la revente de vêtements d’occasion en ligne est devenu totalement courant (au grand dam des associations qui en perdent leurs dons…).
Et concrètement, “pre-owned” de Zara fonctionne sur le même principe que l’application lituanienne : les particuliers peuvent revendre et acheter des vêtements, à condition qu’ils soient estampillés de la marque. L’enseigne propose en plus un service de retouches et de réparations afin de prolonger la durée de vie des articles. Une initiative intéressante qui peut donner de nouveaux réflexes aux acheteurs compulsifs qui jettent au premier accro.
Zara pré-owned : opération greenwashing ?
Cette opération fleure quand même bon le greenwashing. N’oublions pas que Zara mène toujours sa politique de fast-fashion en produisant des centaines de nouveautés tous les mois. Nouveautés qui vous seront proposées au moment de la validation de votre panier sur la plateforme “pre-owned”, il ne faudrait pas que vous repartiez avec seulement des articles d’occasion…
On ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel en entendant le discours de Zara qui dit s'engager à "évoluer vers un modèle plus circulaire qui englobe toutes les phases de [leur] activité"** : le premier engagement serait de cesser de produire autant de vêtements !
Mais il faut tout de même essayer de voir le verre à moitié plein. Si l'on veut transformer le monde de la mode en un modèle plus durable, il faut aussi que les gros groupes s'engagent. Leur pouvoir de prescription est énorme et s'ils arrivent à convaincre, ne serait-ce qu'un pour cent de leurs clients, à réparer une fermeture éclair sur un blouson plutôt que de le jeter, on aura fait un premier pas.
Et vous, que pensez-vous de l'arrivée de Zara sur le marché de la seconde-main ?
* Source : Etude Tripartie 2022 ** Source : site Zara pre-owned
N'oubliez pas de vous abonner au blog (formulaire juste en dessous de l'article) pour vous inscrire au concours trimestriel et tenter de remporter le bloc semainier d'Estelle à Simone. (Tirage au sort effectué chaque fin de trimestre parmi les nouveaux abonnés. Prochain tirage le 31/09/23).
Comments