Réemploi et seconde main : l'art de liquider son bric à brac
- estelleasimone
- il y a 2 jours
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Sans doute est-il préférable de donner plutôt que de jeter un objet, un vêtement, un outil… Chez nous, nous avons toujours eu l’habitude de le faire même si nous n’en avions pas beaucoup l’occasion.

Réemploi et seconde main : une habitude ancrée depuis toujours à la maison
En effet, dans notre jeunesse, nous possédions bien peu de choses. Les habits se passaient dans la fratrie, le plateau de jeux était commun à la famille et durait au moins sur deux générations, et l’on s’offrait une babiole bien à soi uniquement quand la tirelire le permettait. J’ai ainsi été assez honteuse de porter des fuseaux démodés alors que les pantalons pattes d’éléphant étaient dans leur plein boom. Maudit soit cette qualité de l’époque du fabriqué en France qui faisait que les pantalons étaient quasi inusables : ainsi j’héritais de ceux de mes cousines durablement.
Lorsque vint le temps des quelques surplus, ma mère ne se voyait pas transformer nos habits en chiffons, bien qu’elle le fît déjà avec nos culottes en coton, et que les pantalons avaient été recousus en jupe ou allongés avec une pièce réemployée. Alors elle organisa une collecte à la Mairie du village pour les récupérer au profit d’une association. C’est ainsi le cœur léger que nous découvrions que faire du vide… permettait de le remplir !
C’était le début d’un temps d’insouciance où la consommation allait devenir bon train. Les années ont passé et nous en sommes à une méga-indigestion de produits manufacturés. Rien ne nous manque et nous étouffons dans nos achats qui ont plus ou moins fait le tour du monde avant de se stocker chez nous.
Surconsommation : prendre conscience de l’accumulation
Je n’ai jamais fait l’exercice d'étaler dans un hangar tout ce que je possède, mais le regarder à la télévision m’a sidérée. Si je m’y pliais, j’espérerais occuper relativement peu de m2, et surtout pas autant que ce que l’écran nous donne à voir.
Certes, je suis vivante, alors je consomme mais cela n’a jamais été dans la frénésie ou l’absence de réflexion. Mon naturel avait un petit temps d’avance sur cette sorte de prise de conscience qui semble se faire quant à l’orgie d’emplètes qui abîme la planète. Cela étant, j’ai encore récemment trouvé dans la poubelle de notre quartier des sacs complets de vêtements d’enfants, des petits meubles et jouets en parfait état. Jamais je n’ai jeté ainsi, et désormais il y a bien des solutions pour faire autrement. Tout une panoplie qui n’existait pas de mon temps s’offre à nous.
Vendre ou donner : toutes les solutions pour réemployer ses objets
Les brocantes : en tant que particuliers, nous avons le droit à participer à deux vide-greniers par an (sinon, cela devient de la vente au déballage professionnelle),
La vente sur les plateformes numériques : un avènement qui a transformé tout un chacun en commerçant. A tel point que cela met en péril les structures qui vivaient du don comme Emmaüs. Pour son petit business personnel, on peut aussi louer son matériel à autrui : au moins il servira plutôt que de rester dans les placards. Et l’on peut se déculpabiliser de cette course aux petits sous car toute cette seconde main évite de nouvelles productions. A savoir que les revenus qui en sont tirés sont limités à 5000 € sans quoi ils sont imposables.
Le don : nombreux sont ceux qui attendent de recevoir quelque chose entre ressourceries, associations ou particuliers.
Le vide-garage ou vide-maison, plus connu dans les pays anglo-saxons mais pourtant bien pratique lors des déménagements.
Les professionnels de l’occasion comme les magasins qui achètent les objets en cash, les dépôt-vente ou les antiquaires. Il faut ici accepter de vendre peut-être un peu moins cher que sans intermédiaire mais au moins c’est pour un commerce clairement patenté qui fait vivre bon an mal an son homme.
Donner efficacement : soutenir les bonnes causes avec ses objets
J’ai bien sûr tout testé. Vendre à distance, pour des prix bien modestes somme toute, prend beaucoup de temps entre faire les annonces et photos, trouver le bon emballage, le porter au distributeur… et répondre aux potentiels acheteurs, qui ne sont pas toujours contents et créent des problèmes à résoudre.
Aussi j’emporte des objets qui souvent remplissent la camionnette vers notre Emmaüs. Si ce chiffonnier est ainsi soutenu, mes autres bonnes causes le sont moindrement avec l’argent de mes ventes directes. Reste à savoir à qui le distribuer car il y a tant d’organismes qui tendent la main. J’ai mes chouchous en faveur du développement durable depuis longtemps. Mais il s’agit d’être efficace vu l’heure grave en la matière : soutenir une association qui fait bouger les lignes de la société devient primordial.
Certaines structures le font, elles démultiplient les actions individuelles et permettent de changer d’échelle pour, par exemple, la rénovation énergétique, la lutte contre le gaspillage alimentaire ou le réemploi. Le site mieuxdonner.org permet d’aller droit au but si vous ne savez pas à qui donner, mais peut-être avez-vous une organisation à conseiller ?
