En posant mon regard sur le prix de ce livre qui m’attendait, j’ai constaté qu’il était en francs. Ainsi je pensais à lui depuis plus de vingt ans, depuis son arrivée chez nous, un soir, acheté par mon mari qui avait entendu son auteur à la radio. Il avait voulu le lire, estimant qu’il y avait matière vu qu’on y parlait de Jésus en parallèle de la Sainte Bible.
Depuis, je pensais à cet ouvrage qui titillait ma curiosité et que je n’avais donc pas oublié depuis ces décennies. Enfin le moment fut venu et je peux vous le partager.
L'auteur Didier Decoin
A part l’avoir vaguement écouté dans une émission littéraire bien lointaine, je ne le connaissais pas vraiment. Cela doit remonter aux débuts de la Grande Librairie ou peut-être à Apostrophes de Bernard Pivot, les moyens privilégiés pour connaître des auteurs d’alors.
Là on voit vraiment qu’on prend de l’âge et que le monde se transforme. Car aujourd’hui, il m’a suffi de taper Didier Decoin sur l’ordinateur pour avoir tout son pedigree. Je l’ai fait une fois le livre lu car j’avais envie d’en savoir plus sur cet homme qui écrit si bien et qui en connaît un rayon sur Jésus.
Dans sa bibliographie, je note d’ailleurs plusieurs livres sur la thématique de Dieu. Est-il touché par la Foi comme Eric-Emmanuel Schmidt dont je vous racontais La Nuit de Feu sur ce blog ? Internet ne m’en dit rien mais la page de Wikipédia sur Didier Decoin est prolixe. Il faut dire que cet homme, a reçu, entre autres prix, le Goncourt, des décorations nationales et préside des académies. Une vie consacrée à l’écriture entre journalisme des débuts, romans et nombreux scénarii de séries dont on ne lit jamais les noms d’auteurs.
Un récit ponctué du Nouveau Testament
C’est une histoire extraordinaire, qu’un grand pan de l’humanité connaît, celle de Jésus. Didier Decoin part de Marie, de l’annonce qu’elle l’attend en tant que Son Enfant… déjà ne rit-on pas en imaginant un Gabriel visitant la jeune fille ? C’est bien connu, les anges sont plein d’amour.
Puis notre auteur reprend le récit de la vie de Jésus avec ses miracles, ses marches sur l’eau, ses apôtres, sa mort, sa résurrection. Sans vraiment poser question sur la véracité de tout cela, ce qui est extraordinaire dans ces mots est cette impression d’être en Palestine. Comme si j’étais l’accompagnatrice du Rabbi sur cette terre chaude, je sens avec Lui la poussière, les (mauvaises) odeurs des malades qu’il guérit ou j’entends les implorations ou les cris des foules. Je me suis délectée de ces descriptions vivantes et du vocabulaire choisi, aux termes parfois inconnus ou oubliés mais fluides et compréhensibles, qui vous font gagner en subtilité. Et avec tout ça, je me suis remémoré mon catéchisme façon quasi irrésistible.
Jésus le Dieu qui Riait, un livre intemporel
Car rire à travers Jésus est somme toute une équation difficile. Je n’avais jamais pensé, à part les moqueries qui peuvent faire sourire ou rire jaune, que la Bible était plus solennelle que joyeuse. Mais Didier Decoin estime que Jésus, homme (presque) comme un autre, devait bien avoir ses moments de liesse et de détente.
Ainsi est son angle de vue, et c’est sans doute pour cela que l’on se perçoit aussi proche du Fils de Dieu. De la simplicité du quotidien, de la faim normale après de grandes marches, du besoin de solitude après les bains de foule : ici le Prophète est comme nous. Donc Jésus peut rire aussi.
Ce livre est intemporel. Il réactive notre culture chrétienne si l’on en a une, il donne une belle fable à lire pour ceux qui ne l’ont pas. C’est un voyage dans le temps où l’on croyait encore aux miracles et dans notre présent par la richesse de ses petites phrases de sagesse qui viennent au fil d’un conte mythique. Même vingt ans après sa sortie, sa lecture reste délicieuse.
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