Vous l’avez peut-être vu, Arte vient de re-publier son documentaire "Fast-fashion : les dessous de la mode à bas prix”, disponible jusqu'au 12 juillet sur sa chaîne YouTube. Et si le sujet a déjà été abordé dans plusieurs (très bons) reportages, la piqûre de rappel est toujours bonne à prendre.
Les journalistes d’investigation Gilles Bovon et Édouard Perrin ont donc enquêté sur l’impact social, environnemental et sanitaire de ce secteur en plein boom. Et comme dans chaque documentaire, on nous rappelle que l’industrie de la mode est considérée comme la deuxième la plus polluante au monde après celle du pétrole.
Le petit voyage que les journalistes font en Inde au cœur d’une usine de viscose nous rappelle douloureusement ce qui se cache derrière cette soie artificielle si prisée des marques de fast-fashion.
Un documentaire qui décrypte tous les aspects du phénomène de la fast fashion
Mais pas besoin d’aller aussi loin pour observer les terribles pratiques de cette industrie : un tour en Angleterre dans les usines qui fabriquent pour le groupe Boohoo suffit… On est d'ailleurs étonné que cela se passe sous notre nez, en plein cœur de l'Europe de l'ouest et dans un pays où les lois en vigueur sont censées protéger les travailleurs.
Mais cette fois-ci, le reportage fait également un zoom sur un autre pilier de cette industrie de la fast-fashion auquel on ne pense pas souvent mais qui a un impact aussi bien écologique que social désastreux : la vente en ligne et les colis.
Saviez-vous qu’un tiers des échanges postaux sont des envois de vêtements ? J’ai personnellement été estomaquée par ce chiffre révélateur de notre addiction.
Car c’est bien cela : nous sommes littéralement drogués à la fast-fashion. Les journalistes font d’ailleurs intervenir des neurologues à ce sujet. Ces derniers expliquent qu’en combinant petits prix (qui rendent accessible le produit) et nouveauté (réponse au désir), les industriels nous poussent à l’acte d’achat, créant ainsi un sentiment de bien-être fugace chez le consommateur qui en redemande sans cesse.
Cerise sur le gâteau, on pouvait penser que les dons, lorsqu’on ne porte plus ces vêtements achetés à bas prix et nous faisant saliver, font des heureux. Pas du tout, ce reportage édifiant nous indique que le pourcentage de réutilisation est infime, sans parler de leur recyclage ou dégradation naturelle très difficiles. Un constat que nous avions déjà abordé dans un précédent article sur le géant de la seconde-main Vinted.
Je ne vous en dis pas plus et vous invite à aller visionner “Fast-Fashion : les dessous de la mode à bas-prix” sur la chaîne Youtube d’Arte. Une très bonne analyse du phénomène sous tous ses aspects.
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